lundi 6 août 2012

J'ai offert une femme à mon amante (3)

J'ai accueilli mon amante sous l'horloge de la gare.
Elle était souriante comme à son habitude, un peu apprêtée, un rien fragile dans sa démarche. Elle s'était préparée comme pour séduire un homme. Jupe serrée et courte, talons haut ... Je ne sais pas à quoi je m'attendais, mais j'avais l'impression que ni elle ni moi ne savions vers quoi nous avancions.

Arrivés dans la chambre d'hôtel, elle découvrit avec une satisfaction émerveillée le lit. J'avais en effet mis les petits plats dans les grands. Le lit était immense et la chambre regorgeait de meubles qui auraient fait le bonheur d'amants fripons. Chaises, fauteuils, table basse, guéridon, miroir ...

- "Baisez moi maintenant !". A t elle immédiatement hurlé.
- "Ce n'est pas ce qui est prévu, très chère, il faut que votre petite chatte reste pure et ferme, je n'ai pas envie de l’ébouriffer".
- "Il reste une heure à attendre, j'ai envie de vous, enfilez moi avec cette grande queue ... ma chatte ne sera jamais carbonisée, elle est toute lisse et rose et mes pétales se referment en peu de temps. Je serai fraîche et innocente pour elle aussi".

C'est ainsi que je me suis retrouvé en elle, quelques élans, quelques râles, puis j'ai mis un arrêt à ces émois pour ne pas chavirer et mettre en danger la belle histoire que j'avais tissée. J'ai repositionné sa lingerie sur son mon de venus, reçu une ruade de frustration et apposé un baiser de consolation, puis remis mon arme luisante dans son fourreau qui n'arrivait plus à la contenir.

- "Vous allez rester avec nous ?"
- "Non, je n'ai pas prévu de rester. Ce que je vous offre est un cadeau singulier et unique, et je n'imagine pas cette rencontre féminin pluriel être biaisée de regards ou d'élans masculins".
- "Mais ... j'aurais aimé, elle aussi peut être".
- "Une autre fois, peut être".

Me voilà donc à lui ôter les vêtements qu'elle n'avais pas pris le temps d'enlever, et de découvrir sa peau blanche, relevée de cette lingerie que nous avions achetée à deux, et de bas qu'elle avait ajoutée à sa panoplie décidément très à mon goût. Ensuite,nous avons trouvé le niveau de pénombre confortable et la position "assise sur le lit, genoux joints et yeux bandés" que j'avais en tête. Puis, je lui apposai un doux baiser d'au revoir, pour aller m'enquérir de son "cadeau".

- "Je suis là dans 15 minutes environ, dès que vous entendrez la porte, remettez bien votre bandeau".

J'attendais donc de nouveau, sous cette horloge, celle qui sera ce cadeau, celle qui rendra ce fantasme possible. Quand sa silhouette s'est dessinée sur le parvis, je l'ai encore trouvée plus à mon goût que la première fois. Je crois que j'aurai pu tout planter là et l'emmener dans une autre chambre et enflammer ce corps prometteur d'une libertine venue à moi pour s'embraser. Je sentais le dilemme en moi naître, faire surface, et torde le beau scénario que j'avais en tête. Mais plus elle s'avançait vers moi, plus je revenais vers le fil conducteur.

Nous nous sommes fait la bise comme de vieilles connaissances, et avons pris le chemin de l’hôtel tout proche. Je lui racontais comment étais son cadeau, qu'elle était attendue depuis une heure, et comment je comptais les mettre en contact.

- "Mais vous ne restez pas ?"
- "Non, je vous l'ai dit, c'est un cadeau pur et féminin pluriel. Je vous mets en contact et je m'éclipse. Vous quittez la chambre vers 17h, vous restez toute la nuit, à votre convenance. Je viendrai demain matin pour rendre les clés à l'accueil"
- "Mais elle sera peut être déçue elle aussi. Vous savez, elle vous imagine peut être dans cette histoire".

Je suis resté sur mes positions, et nous avons continué à parler de quelques détails pratiques. La porte de la chambre s'est ouverte sans difficulté, et je l'ai vite refermée pour que la pénombre se refasse. En quelques secondes, j'avais aidée ma complice à enlever sa veste dans l'entrée, le temps que je la pende sur un cintre, elle étais déjà en lingerie. Je m'assurai d'un coup d'oeil que dans l'autre pièce, mon amante attendait dans la posture choisie, yeux bandés.

Puis, nous nous sommes avancés, et j'ai mis la main de ma complice dans la main de mon amante. J'ai embrassé l'une, puis l'autre, et j'ai fait un pas en arrière. J'ai attendu 30 ou 40 secondes peut être, pour m'assurer que le contact se faisait bien. Enfin, j'ai tourné les talons, claqué la porte en douceur, et je suis reparti dans l'éclat et la clameur de cette après midi, à travers une gare fourmillante et la tête emplie d'une voluptueuse satisfaction, d'une certaine félicité.

[A suivre]

3 commentaires:

  1. Bonsoir cher Ed,
    je profite de cette publication pour vous dire que j'aime votre blog et votre façon d'écrire. L'élégance n'étant plus au gout du jours, il est rare de la retrouver cher la gente masculine. Je m'excuse par avance si mon message n'est pas au bon endroit mais je n'ai pas trouvé d'autre endroit pour vous en faire part.
    Une Mlle pas si sage ;-)

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    1. Bonjour

      Merci pour votre commentaire élogieux. Bonne lecture, la suite et fin de ce billet est écrite et sera en ligne semaine prochaine.

      Ed

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  2. Mais je vous en prie.

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