jeudi 22 octobre 2015

L'amour dans le silence (complet)

Il est des moments où on regrette le "Zob in Job", et des moments où c'est vraiment délicieux.

J'ai été confronté quelques fois à de belles aventures avec une amante avec qui je bossais. Ce qui est vraiment unique dans ce genre d'histoire, c'est qu'on accède à l'intime d'une personne, tout en ne quittant jamais vraiment l'armure / posture qu'elle vous affiche en public le reste du temps.

Ça donne mille moments uniques qui ne peuvent pas avoir lieu dans un contexte d'amants qui ne se croisent pas le reste du temps. Parce que finalement, une amante sur le lieu professionnel, on finit par la croiser beaucoup beaucoup, et être obligé de se restreindre coté discussions, pauses café, et regards complices, pour ne pas être pris sur le fait. Cette complicité est pourtant si douce, que la tentation est grande et grandissante de favoriser ces instants communs, de jouer de ces complicités cachées, de se lover dans le drap de la clandestinité aux yeux de tous. Je me souviens par exemple de couples qui se sont formés sur le lieu du travail. En ressortant de vieilles photos de groupe, on pouvait s'apercevoir qu'ils étaient déjà constamment à coté une dizaine d'année avant leurs divorces respectifs et leur nouvelle histoire commune officielle.

Pour ma part, la vie m'a offert une superbe aventure avec une femme qui était dans un planning très parallèle avec le mien pendant une très longue période, et nous nous sommes trouvés plusieurs fois dans le même hôtel.... délices

Ô douce nuit, Ô belle nuit .... que nenni, ce fut torride ! Et à chaque fois.

Mais la fois qui me revient vraiment en mémoire s'est passée dans un tout petit hôtel, nous étions une vingtaine, vingt chambres réservées, sur un total d'une trentaine pour tout le bâtiment je crois. Les couloirs étaient courts, les parquets craquaient, les murs pas si épais que ça, et chacun savait qui était dans chaque chambre.

Lorsque le diner et la soirée se sont terminés, je suis monté dans ma chambre, et je l'ai attendue, attendue ... et attendue. Lorsque enfin la porte restée entrouverte s'est mise à grincer, j'ai su qu'elle arrivait ... sur la pointe des pieds, après être entrée dans sa chambre sous les yeux de nos collègues communs pour l'alibi, et donc ressortie comme une féline en chasse.

Nos corps se sont retrouvés sous les draps, dans le noir ou presque, dans le silence le plus total. J'ai détouré son corps nu, pour réchauffer de mes mains chaudes, restée longtemps sous les draps à l'attendre. Ses hanches, mes mains, ses seins ...

Puis rapidement, nos corps se sont trouvés sans avoir à se chercher longtemps. Face à face et sans détour, ma bouche a pris la sienne, son orchidée s'est ouverte à mes désirs, ses mains et des cuisses ont verrouillé mon corps immobile en elle. Mes élans contraints, mon bassin s'entrechoquant avec le sien ont fait jaillir quelques râles de plaisir de sa bouche.

- "Chut !!!!"

Je lui intimai vite le silence, tellement cet hôtel aurait pu raisonner de nos élans secrets vers des oreilles pas prêtes du tout à renoncer au calme de la nuit du businessman, ni à partager un chemin de travers de plaisir et de luxure sans en faire usage par des regards, biais ou autres allusions dont nous voulions nous préserver.

J'ai gardé ma main sur sa bouche et pris possession du rythme comme de son corps. Impossible de l'embrasser, impossible d'embrasser son orchidée, impossible de me servir de ma seconde main sur laquelle je m'appuyais ... j'ai vite fait le tour de son corps pour lui livrer des assauts plus profonds tout en glissant mes baisers sur le haut de son dos, sa nuque, le lobe de ses oreilles ... les muscles bandés, elle m'offrait sa croupe cambrée tout en subissant la force de ma main sur sa bouche. Un sublime dos, une courbe baignée d'une lumière rasante, des muscles saillants ... Comme ligotée dans cette paume, qui bloquait jusqu'à sa respiration parfois, elle s'arcboutait pour offrir le meilleur accès à son antre. Je sentais le plaisir l'envahir et mon corps se préparer à défaillir. Mais qui allait retenir mes propres décibels ... ?

C'est lorsque j'ai senti son corps flancher, perdre le contrôle et spasmer comme soumise à un frisson hurlant courant de la nuque au bout des pieds en embrasant la colonne et les reins, que son râle et son souffle se sont heurtés à ma paume, comme un cage anti orgasme profond et complet. J'ai senti sa morsure sur ma main, forte, sans retenue, reflexe. La prisonnière se libérait de mes précautions, et fondait en silence, un long râle muet. La force de l'orgasme transférée sur son corps électrisé, plutôt que dans des cris libérateurs ... et ma douleur me faisant redescendre immédiatement en contrôle de mes fluides ....

J'ai glissé en scandaleux va et vient de stupre, maintenant nos corps si distants, elle scotchée au septième ciel, et moi, la main meurtrie, la douleur ayant décuplé ma fermeté enfouie en elle, à l'autre bout de l'escalier du plaisir, redescendu comme en trébuchant tout au début des marches du désir....

Endormis tous les deux l'un dans l'autre, réveillés au bout de quelques dizaines de minutes, lorsque l'orchidée ne peux plus retenir ma fougueuse proue, nous avons enchainé les balancements charnels et les demi heures à comater tels deux corps scellés. Amalgame de chair ne se dénouant que pour reprendre une nouvelle montée de désir.

Le lendemain, fourbus mais comblés ... il a fallu quelque agilité pour glisser d'une chambre à l'autre et quelques cafés forts pour garder les yeux ouverts jusqu'à la fin de ces réunions devenues sans intérêt aucun.

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